Ces peintures de fleurs sont des séquences du paysage. Contrairement à nos « natures-mortes », le peintre refuse d'isoler chaque élément du contexte total, cherchant toujours à maintenir les harmoniques de l'univers. Un simple arrangement de fleurs et d'oiseaux, une seule pivoine même mutilée dans un pouce carré de papier reflètent la création tout entière. Cette musique cosmique n'est souvent qu'allusive, un rocher suffit à deanna Gao pour nous conduire au cæur du Jiangnan; ici surgit une tige, là un bouton, modelés de l'intérieur dans leur balancement éphémère au milieu des vents. La nature bourgeonnante est partout présente, des pies jacassent dans un buisson de saule...
Jean-Paul DESROCHES,
conservateur au Musée Guimet,
mars 1977.